Récit amoureux de Natacha

Publié le par Balpe

La suite, c’est, d’après Marc, Natacha elle-même qui la raconte ainsi dans un anglais inimitable : «Nous ne manquions pas d’informateurs à l’Union des Écrivains. Je n’ai pas tardé à savoir qu’il avait profité d’une rencontre d’écrivains en RDA pour se faire aider par un dissident et franchir la frontière vers la RFA — ce qui n’était pas très difficile dès lors qu’on disposait de devises ou de quelques complicités. J’ai su par Nathalie qu’il n’était resté que très peu de temps à Berlin, puis à Heidelberg et qu’il avait rapidement obtenu l’asile politique aux USA. Non qu’il disposât d’informations sensibles mais la situation chez nous devenait difficile, instable et les américains étaient enchantés de montrer combien nous opprimions nos artistes. Par mes correspondants aux USA, j’ai rapidement su qu’il était à New-York. Obtenir son adresse et son numéro de téléphone ne m’a pas posé de problème — n’oublie pas que l’Union des écrivains gérait alors toutes les relations des écrivains russes avec les artistes et les institutions du monde et j’y occupais une place importante… Dès lors ma décision était prise : j’allais préparer mon départ. J’ai profité d’un voyage en France avec Nathalie dans le cadre du déplacement d’un orchestre d’adolescents pour faire cacher chez des amis mes affaires les plus précieuses (Marc soupçonna alors qu’une des valises qu’elle lui avait fait cacher jouait ce rôle). L’année suivante, accompagnant une délégation d’écrivains russes au salon du livre de Paris, j’ai officiellement disparu, cachée d’abord dans la campagne par des amis français puis transportée dans un bateau de pêche vers Londres où je savais pouvoir compter sur un éditeur londonien. Aller aux USA a été plus difficile parce qu’il ne fallait pas que ce soit officiel. Mon ami éditeur m’a beaucoup aidé.»

Publié dans Natacha

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E
well, the results dont seems good for me
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