Un instant d'hésitation

Publié le par Balpe

Décidément à Béziers, peu de choses sont ce qu'elles paraissent, l’homme s’est mis à faire semblant de lire le journal, un mouchard ordinaire, un flic ? «Laisse-moi faire » dit Marc,  Quelle est ta mission?» «Ça être secret, eux ne connaître que moi mais… moi avoir beaucoup d’argent.»

Les gens devraient faire plus attention et ne pas vivre si près du bord : chaque fois qu'une femme met le pied sur un territoire masculin, c'est un moment d'identification supplémentaire à la lutte sociale, un encouragement pour aller plus loin. État d’urgence virtuel, ne tournons pas autour du pot, faut micro-oxygéner, micro-oxygéner, ne laisser aucun détail au hasard, le pire scénario imaginable vient de se produire : ils sont attendus. La situation est moins confortable que d'habitude, grave même, mais il a des moyens. Y a toujours un moment où l'on finit par toucher le fond du canal, le but serait d'avoir des idées originales : on ne peut pas prendre de retard, c'est maintenant que tout se joue, état de légitime défense sociale, faut introduire du désordre, c'est ce qui luie plaît le plus, le sens du désordre. Rien ne semble plus possible qu'à la condition de se lancer à corps perdu dans la bagarre. Nathalie s’avance vers la porte, sonne suivant le rythme des premières notes de la symphonie héroïque. Les jeunes s’avancent vers elle. Marc s’interpose, au moins il saura à quoi s'en tenir. Calme, tranquille, comme sûr de lui. Il met la main droite dans la poche intérieure de sa veste, regarde les jeunes dans les yeux. Ils hésitent. Deuxième étage, une fenêtre s’ouvre, une silhouette : « Laissez tomber les mecs, c’est pour moi ! » La porte s’ouvre, des yeux dévisagent Nathalie, une main se tend. Nathalie regarde calmement une photo d’identité, sort de son sac une grosse enveloppe, la donne. Les jeunes se sont éloignés. Toujours sous pression, Nathalie et Marc repartent vers la gare.

Publié dans Nathalie

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