Comment Marc mit fin aux agissements du poète

Publié le par Balpe

Les gens se révèlent dans de petites choses : jusque là j’avais considéré Marc Pérignon comme un être gentil, assez intelligent mais plutôt timoré et — pourquoi ne pas le dire — assez insignifiant. Il semblait toujours en retrait comme s’il ne voulait rien révéler de lui et, même dans les réunions de cellule, sa participation était des plus discrètes — il est vrai aussi qu’à cette époque toute participation dans ce cadre ne relevait que de l’illusion le « centralisme démocratique » ayant tout décidé par avance. Bref… par son action, il surprit les cinq membres du « comité de rédaction » d’Hôtel Continental.

En effet, il ne nous dit rien et, comme un vieux routard de l’espionnage ou de la clandestinité, décida d’agir seul, se mit en planque devant l’immeuble qu’agressait le poète blessé. Pourtant ce n’était pas chose facile car la Rue Rapide où celui-ci était situé étant longue, étroite et rès pentue il était impossible d’y demeurer invisible. Il nous expliqua par la suite qu’il avait soudoyé — la camaraderie politique… et quelques pastis… avaient suffi — un vieux marin retraité occupant d’un minuscule logement au rez-de-chaussée de la petite maison d’en face puis l’avait convaincu d’accepter, pour quelques nuits, l’échange de leurs deux logements. Il avait alors préparé sa planque avec minutie, installant un fauteuil confortable derrière la fenêtre, persiennes à peine entrebâillées, lumière éteinte, cafetière pleine à portée de main… Puis il avait tendu son piège.

 

Publié dans Marc Hodges

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