Navigation à vue

Publié le par Balpe



Un lecteur m’envoie cette photo sans commentaire… symbolique ?… « On écrit ce qui se passe au présent de l'écriture et ce qui existe dans le souvenir avec toutes les déformations que porte en elle la mémoire et qu'apporte encore l'écriture. Plutôt qu'autobiographiques, je préfère dire que mes livres sont à base de vécu » dit quelque part Claude Simon. La vie est en effet une centrifugeuse qui malaxe sans cesse bonheur et malheur, joie et tristesse, amour et désespoir. Nous sommes dans un processus que personne ne connaît, que personne ne contrôle, l’écriture ne sert à rien d’autre qu’à prendre une parcelle dérisoire d’un pouvoir absent. Il faut aimer les gens, alors cela devient plus facile de trouver des solutions. S’y retrouve cependant qui peut car aimer est un verbe d’usage difficile.

Lettre-Néant se dessine comme une fiction plutôt « burlesque » et superficielle : je ne veux pas courir le risque d’ennuyer les lecteurs se débattant déjà entre le soleil et le sable de leurs plages. Toute la difficulté n’est que de trouver le ton juste. Je ne voudrais pas que ce ne soit qu’une simple pochade, une « œuvre de commande ». Pourtant je n’ai rien contre la commande, au contraire, cette procédure si décriée en littérature m’a apporté un certain nombre de satisfactions.

Mais j’ai trop tendance à parler de moi sans réellement rien révéler. N’est pas Jean-Jacques Rousseau qui veut. En fait je suis dans un état de vacuité et de latence comme jamais je ne l’ai été : les larmes ne me vont pas bien, l'avenir est loin d'être assuré : je navigue à vue ce qui, à mon âge, est plus que problématique.

Publié dans Appartés

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K
Ceci n'est pas une photo, encore moins une photographie.<br /> Il s'agit d'un montage de deux dessins de M.C.Escher.<br /> <br /> http://people.via.ecp.fr/~jm/musee/escher.html
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