Marc Hodges et l'édition

Publié le par Balpe

Bref. La plupart accusaient réception, sans suite ; quelques uns refusaient ; la plupart ne répondaient même pas.

Bien entendu, les lecteurs des maisons d’édition, qui n’avaient rien connu de la vie de Marc Pérignon n’avaient aucun moyen de comprendre un récit comme Mimoria dans lequel ils ne pouvaient, au mieux, voir qu’un symbole, au pire un fantasme mal abouti. Marc en était tout à fait conscient. Il était tout à fait conscient de la difficulté de communiquer sur les singularités de sa vie.

Rien à perdre maintenant. Au lieu de le décourager, cette avalanche de désintérêt, stimula Marc Hodges qui décida de passer outre. Non qu’il voulut prouver quoi que ce soit au monde de l’édition mais, puisqu’il était maintenant décidé à écrire, il lui fallait, d’une façon ou d’une autre, exister sur ce terrain-là. Il continua donc à écrire et à envoyer systématiquement ses écrits à toutes les maisons d’édition dont il trouvait l’adresse. Au fond, être publié lui importait peu. Il avait simplement l’impression qu’en agissant ainsi, d’une certaine façon, parce qu’elle entrait dans un système économique — celui du coût de la frappe et de l’envoi — son écriture existait. Marc n’est pas stupide. Il était conscient de l’inutilité de son geste, soupçonnait que ses envois, pour la plupart, terminait dans la corbeille à papier. Qu’importe, ils avaient été envoyés… Il aurait pu rester enfermé, macérer dans le liquide tiède, un peu nauséeux de l’incompréhension, de son inexistence. Il refusait cela. Il agissait, même si son action était dérisoire.

Une rencontre changea tout cela.

Publié dans Marc Pérignon

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